Un coup dur porté à la France !

SAMEDI 10 MAI- COPENHAGUE, B&W HALLERNE

Nous sommes déçus. Dépités. Pour ne pas dire soulevés d’une d'amertume vengeresse qui nous fait grincer des dents dans notre sommeil peuplé de cauchemars… Nous avions tout fait - oui, tout ce qui est humainement possible - pour offrir à la France une victoire éclatante au concours Eurovision de la chanson. Festjens, avec son talent - qui est prodigieux -, avait consciencieusement pompé la musique du Papaoutai de Stromae. Antilogus, avec son coeur - qui est immense -, avait écrit des paroles magnifiques pour une chanson irrésistiblement intitulée « Moustache » :

 « Je veux ci, je veux ça, 

C'est comme ci, c'est comme ça,

Je veux ci, je veux ça, 

C'est comme ci, c'est comme ça, 

Y'a toujours un truc que j'ai pas… 

J'donnerais tout ce que j'ai contre une moustache, 

Maintenant je sais, ce que je veux c'est une moustache »…

Ha, ha ! Excellent, non ? Eh bien non, rien n'y a fait ! C'est une vraie fausse femme, affublée d’une vraie fausse barbe, qui a remporté le concours ! Et nous sommes arrivés bons derniers, avec seulement deux points ! Two points ! Une humiliation sans précédent. Un Waterloo de l’art lyrique. Nous n'osons plus paraître devant François Hollande, notre bon maître, qui avant placé tant d’espoirs en nous. Mon Dieu, quelle catastrophe ! 

Et tout ça parce que l'abject groupe Twin Twin, chargé par on ne sait quel irresponsable d’interpréter notre création, s’est révélé être un pathétique assemblage de crétins habillés comme des pitres, avec des shorts serrés aux fesses, des échafaudages de cheveux frisottés à la con et un sens de la chorégraphie équivalent à celui d’un troupeau de mammouths. Puissent-ils - et nous nous efforçons de rester mesurés - disparaître à jamais dans les flammes de l’enfer avec leurs guitares de merde et leurs grimaces grotesques ! Pour rendre justice à une oeuvre comme la nôtre, il eût fallu un chanteur à textes, tout en finesse, un Aznavour, un Pavarotti, un Patrick Sébastien, pas un trio de débiles échappés d’une maison de dingues ! Mais c’en est assez, trêve de récriminations. Nous retiendrons la terrible leçon. Puisque c’est ainsi, puisque désormais on fait gagner des phénomènes de foire, nous demanderons l’année prochaine à notre ami Marcel Prout, le célèbre  pétomane, de représenter la France à l’Eurovision. Il interpétera son extraordinaire Marseillaise et même les plus réticents à entonner l’hymne - même Christiane Taubira - ne pourront s’empêcher de reprendre en choeur l’entraînant refrain ! Et cette fois nous vaincrons ! Vengeance ! Vengeance ! Vive la France !